Une initiative populaire pourrait bouleverser l’accès à la nationalité italienne pour des millions d’étrangers.
Une campagne citoyenne qui prend de l’ampleur
Un vent de changement souffle sur la Botte. Une campagne citoyenne visant à assouplir les conditions d’obtention de la nationalité italienne pour les ressortissants non-européens vient de franchir une étape cruciale. Les promoteurs de cette réforme ont annoncé avoir récolté plus de 500 000 signatures, ouvrant ainsi la voie à un référendum national sur la question.
Les changements proposés
Au cœur de cette proposition : réduire de moitié le délai de résidence requis pour prétendre à la citoyenneté italienne. Actuellement fixé à dix ans pour les non-ressortissants de l’Union européenne, ce seuil pourrait être abaissé à cinq ans, alignant ainsi l’Italie sur la pratique de plusieurs de ses voisins européens tels que l’Allemagne, la France ou le Royaume-Uni.
Un espoir pour des millions d’étrangers
Cette initiative, portée par des parlementaires de l’opposition et des organisations non gouvernementales comme Oxfam Italia, représente une lueur d’espoir pour les 2,5 millions d’étrangers qui pourraient potentiellement bénéficier de ce changement législatif. Riccardo Magi, figure de proue de cette campagne, a salué cette avancée sur les réseaux sociaux, soulignant l’aspiration des signataires à reconnaître comme Italiens “ceux qui choisissent l’Italie pour vivre, étudier, aimer et grandir”.
Une réforme plus large envisagée
La réforme envisagée ne se limiterait pas à la seule question du délai de résidence. Elle vise également à faciliter l’accès à la nationalité pour les enfants nés en Italie de parents étrangers, qui, dans le système actuel, doivent attendre leur majorité pour entamer les démarches.
Les obstacles à surmonter
Cependant, le chemin vers une modification effective de la loi reste semé d’embûches. Le projet doit encore franchir plusieurs étapes juridiques, dont l’approbation par deux hautes cours italiennes. De plus, pour être validé, le référendum devra mobiliser au moins 50% des électeurs inscrits.
La proposition se heurte également à l’opposition du parti Fratelli d’Italia de la Première ministre Giorgia Meloni, connu pour sa ligne dure en matière d’immigration. Meloni a d’ailleurs réaffirmé sa position, jugeant le délai actuel de dix ans “raisonnable” et ne voyant “aucune nécessité de changer” la loi en vigueur.
Le processus actuel d’obtention de la citoyenneté
Pour les étrangers désireux d’obtenir la nationalité italienne par résidence, le parcours reste pour l’instant complexe. Une fois le délai de résidence atteint (ou deux ans après le mariage avec un citoyen italien), les candidats doivent constituer un dossier comprenant de nombreux documents traduits et authentifiés, dont un extrait d’acte de naissance, un casier judiciaire, une preuve de résidence en Italie et une attestation de maîtrise de la langue italienne au niveau B1. La demande, qui s’effectue en ligne auprès du Ministère de l’Intérieur italien, est soumise à des frais de 250 euros.
Cette initiative citoyenne marque une étape importante dans le débat sur l’intégration et la citoyenneté en Italie. Qu’elle aboutisse ou non, elle témoigne d’une volonté de repenser les critères d’appartenance à la communauté nationale italienne dans un pays confronté aux défis de l’immigration et de la diversité culturelle.